A la recherche de sa voix naturelle

I. Pourquoi rechercher sa voix naturelle ?

     Une voix qui ne passe pas, qui fatigue, qui se bloque, dans un contexte privé ou professionnel, est une voix naturelle gênée dans son fonctionnement. Et ce, généralement, après la mue :
     La voix d'un garçon descend d'une octave pendant la mue, celle d'une fille environ d'une tierce, ce qui veut dire que le timbre change, il devient aussi plus grave, plus chaud.

II. C'est une grande transformation d'identité vocale !

     Cela se remarque très vite pour un homme, et les “couacs” d'une mue qui s’éternisent montrent cette difficulté à changer, mais cela est moins évident à identifier pour une femme à cause de la croyance que la voix de femme serait " aiguë " . Combien de femmes connaissons-nous avec une voix aiguë, voire criarde, ou bien toute petite, légère ?     

     Nous croyons qu’elles ont une “voix haute”, alors qu’il n’en est rien : tout simplement, elles ne laissent pas leur voix de femme exister.

     Car la voix de femme développe des graves que la voix d'enfant n'a pas.  Quitter sa vie d'enfant, son identité d'enfant, peut parfois être difficile.

     Ces voix vont fatiguer, surtout si la personne en a besoin pour sa profession :
Enseignante, cadre en rapport avec la clientèle, avocate, chanteuse, comédienne ...

     Quand on se rend compte du problème, il est souvent assez tard. Alors, toutes sortes de conseils arrivent : place ta voix, respire avec le ventre... Mais les trucs et conseils ne sont pas très efficaces parce que l'origine du trouble est ailleurs.

III. Comment faire pour réinstaller un fonctionnement vocal sain ?

     Nous avons besoin en quelque sorte d’une anti-technique vocale : pourquoi ?

     Tout simplement parce qu’il ne sert à rien d’exercer une voix avec des vocalises, ou autres exercices, à partir d’un fonctionnement erroné : nous risquons alors d'ancrer par la répétition ce que justement nous voulions éviter, à savoir le mauvais fonctionnement qui amène au forçage vocal, puis à l’aphonie, puis aux nodules, etc. (Ce qui m'est précisément arrivé)

IV. Ma méthode pour rétablir le fonctionnement libre de la voix naturelle 

• Tout d’abord, un déconditionnement de nos habitudes vocales néfastes, une prise de conscience de tout ce qui amène des tensions dans notre émission vocale.
• Nous apprenons qu’il est impossible de “maîtriser” son diaphragme, car ce muscle agit de façon réflexe : nous devons avoir connaissance du fonctionnement respiratoire, débarrassé des “croyances”. Le diaphragme monte et descend pour faire entrer et sortir l’air des poumons, c'est la seule chose qui compte.
• Nous apprenons que placer la voix n'est qu'une image, un mot qui ne parle pas à tous de la même façon, et très souvent, cela induit chez la personne l’envie, et la croyance qu’elle va pouvoir agir directement sur ses cordes vocales, en les “maîtrisant”. Or, rien de plus néfaste que de penser à son cou, ses cordes vocales, pour libérer la voix : au contraire, nous ne devons en aucun cas vouloir agir sur cette zone pour chanter ou parler de façon performante.     

V. La formation vocale des adultes :

     Une autre chose essentielle à tout travail d’apprentissage mené sur des adultes :

• Accéder à l’imaginaire de l'individu : utiliser le cerveau droit.
• Permettre à la personne de se libérer des jugements qui l’entravent, recontacter sa voix naturelle à partir de la base, comme une maison sur ses fondations, sur une respiration libre, et sans effort.

Trouver votre voix !

    A partir du moment où la voix naturelle de la personne sera installée dans son médium, c’est à dire dans la tessiture qui lui sert tous les jours pour parler, nous pourrons l’amplifier avec un minimum d’effort supplémentaire.

    Nous  avons besoin de retrouver cette voix naturelle, qui à cause de l’éducation et la culture environnante, a été laissée de côté. Elle est toujours belle, efficace, nous représente, et elle nous permet d’accéder à notre véritable expression.